Projet conduit par les classes de BTSa production horticole du lycée de Théza, les prises de vue ont été réalisées dans le hall Agro-équipements et sur les parcelles pédagogiques du lycée de Théza.
La transmission traditionnelle des gestes par mimétisme est de plus en plus rare. Les outils manuels ont été délaissés progressivement par les professionnels, très souvent au profit de mécanismes plus complexes et souvent motorisés. La systématisation des tâches et la mécanisation ont eu un effet amplificateur de ce phénomène. Peu d’élèves — futurs professionnels — ont bénéficié de cette transmission, et bon nombre d’entre eux se retrouvent perdus face à un outil simple. L’effet est encore plus marqué pour ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole.
Parallèlement dans le milieu de l’horticulture les schémas de production évoluent vers « l’agro-écologie » ce qui signifie une diversité de culture, une implantation et une densification plus importante que dans un système agronomique classique. La mécanisation devient plus difficile à mettre en œuvre techniquement, voire même inabordable économiquement. Il en résulte une augmentation des interventions à l’aide d’outils manuels, une réduction des surfaces travaillées et une augmentation de la main d’œuvre nécessaire par unité de surface.
Aucune ressource documentaire moderne n’est disponible. Même les fabricants d’outils manuels, après avoir été consultés, n’éprouvent pas le besoin de communiquer sur l’art de se servir de leurs outils.
Seules quelques initiatives ponctuelles d’amateurs existent mais ne sont pas satisfaisantes voire même fantaisistes. Les notices d’utilisation sont présentes dès lors que l’outil a été soumis à une démarche d’homologation — ce qui n’est pas le cas des outils à main.
La conséquence de cet état de fait est que bien souvent les outils sont choisis par hasard et utilisés intuitivement, ce qui est loin d’être satisfaisant. Preuve en sont les dégâts occasionnés aux outils — fers tordus, manches brisés, lames émoussées, etc. Mais surtout les sensations ressenties pas les opérateurs, mal de dos, mal de bras, fatigue rapide et excessive. Ce qui conduit soit à se blesser au travail, soit à abandonner la tâche, découragé par la difficulté.
Si l’occasion se présente d’observer un opérateur aguerri, le maniement de l’outil semble plus simple et facile, ses possibilités plus larges. Sur le plan de la fatigue et de la posture, la personne semble à son aise, capable de travailler de longues périodes — ce qui est loin d’être le cas de chacun.
Ce constat est le point de départ d’un projet de conception et de création d’un support d’aide à la prise en main des outils. Voici deux exemples de tutoriels élaborés suivant le même plan.