Le jeudi 21 juin s’est tenue au CFPPA dans le cadre de la formation BP REA, financée grace à l’appui du Conseil Régional Languedoc Roussillon, une demi-journée sur la création d’entreprise agricole ; journée organisée en partenariat avec le point info 66 et les JA.
A mi parcours de la formation BP REA, il nous a semblé important de réunir les différents acteurs du territoire qui ont en charge l’accompagnement à la création ou à la reprise d’une exploitation agricole pour que les stagiaires puissent s’approprier le dispositif. Ces acteurs financés par l’état ou par le Conseil régional interviennent tous à une étape clé du parcours d’installation et à l’issue du BP REA qui donne la capacité professionnelle et permet d’accéder aux aides JA.
Une quarantaine de stagiaires tout projet confondu (élevage, viticulture, maraichage..) ont participé activement à la présentation, accompagnés de leurs formateurs.
Dans un premier temps C. DAVESA du Point info installation 66 a présenté le rôle de ce premier acteur : information, conseil, guide, autodiagnostic …point de départ indispensable pour bien préparer en amont ce projet qui sera aussi un projet de vie. Céline a également détaillé les différentes aides possibles pour les JA mais aussi pour ceux qui ont plus de 40 ans (aides aux investissements, Etat, Europe, Conseil général et Conseil Régional). Les aides à l’installation nationales (DJA + prêts bonifiés) sont cofinancées par l’Union Européenne et sont attribuées aux porteurs de projet qui répondent à plusieurs critères, dont notamment : avoir obtenu son diplôme de niveau IV, la Capacité Professionnelle Agricole et avoir réalisé son PPP.
J L. BERTRAN DE BALANDA Responsable du Service entreprise de la Chambre d’agriculture a ensuite détaillé le Plan de Professionnalisation Personnalisé qui permet de faire le point à l’issu du BP REA sur les compétences du candidat à développer au vu de son projet d’installation. Après une phase d’accueil et de définition du projet du candidat, les compétences de celui-ci (en regard de son projet) seront évaluées et discutées. Cette évaluation permettra ensuite l’élaboration du PPP : modules de formation et stages à suivre par le porteur de projet. La Chambre d’agriculture a aussi mis en place un accompagnement pour les candidats qui ne souhaitent pas bénéficier des aides JA.
L. BERTRAN DE BALANDA a également présenté le Plan de Développement de l’Entreprise. Le PDE constitue l’élément déterminant permettant la prise de décision d’attribution des aides à l’installation : Il prévoit notamment un plan de financement du projet d’installation.
Cette étude préalable doit permettre d’apprécier les conditions économiques de l’installation, de préciser la périodicité des investissements, d’évaluer le respect du plafond de revenu et de faire apparaître l’équilibre financier du projet et la rentabilité des productions envisagées.
Il s’agit également d’un outil de réflexion pour le candidat avant son installation et pendant toute la période de réalisation de son projet.
Enfin, G.YAU Conseiller du Service Entreprise de la Chambre d’agriculture a présenté le Répertoire à l’installation, qui permet de mettre en relation les porteurs de projets en recherche de foncier et les cédants.
Apres cette présentation des dispositifs, les stagiaires ont pu entendre et questionner un ancien stagiaire : L.PAGNIER, installé depuis 2 ans en maraichage biologique à Saint Hippolyte, en vente directe. Pour bien expliquer les difficultés rencontrées lors de son installation, Lucien a accepté de présenter ses chiffres comptables et son analyse technico économique avec la collaboration de sa conseillère du CER, G.BUSCA et de G.YAU Conseiller de la Chambre d’agriculture. Lucien a beaucoup insisté sur la nécessité de faire évoluer son projet constamment et de s’entourer de personnes ressources. Malgré des revenus très faibles, Lucien a aussi témoigné du bonheur que représentait son choix de reconversion professionnelle puisqu’auparavant il travaillait dans le BTP.
Le deuxième témoignage concernait aussi une ancienne stagiaire BP REA, M.J. DO PASO en cours d’installation sur un projet de productions de plantes aromatiques dans le cadre d’un PAEN. R. PROUST Chef de projet à EPLEA a expliqué l’intérêt pour nos porteurs de projet de ce dispositif. La loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux attribue aux départements la possibilité de mener une politique en faveur de la protection et de la mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains. Il traduit la volonté des collectivités locales engagées dans cette démarche (Communes, Communauté d’Agglomération, Conseil Général) de mutualiser leurs moyens et compétences pour favoriser sur un site, fortement fragilisé par la pression urbaine et la déprise agricole, le maintien et le développement de l’agriculture, la protection de l’environnement et la préservation de paysages de qualité. C’est le cas à Laroque des Albères ou Marie Josée va pouvoir s’installer sur des terres en fermage appartenant à la mairie. Celle-ci consciente des difficultés que représente une installation hors cadre familial met tout en œuvre pour lui faciliter l’accès au foncier et à l’eau.
Après une « pause café », N. BOUTIER de Terres vivantes 66 a présenté les dispositifs d’accompagnement pour des candidats qui choisissent de s’installer de façon progressive en utilisant le statut de cotisant solidaire avec toutes les interrogations que cela entraine notamment en ce qui concerne l’autorisation de vente directe.
L’accompagnement de ces porteurs de projet par Terres vivantes 66 basé sur le Conflent se fait grâce au PACTE (Programme d’accompagnement à la création et à la transmission d’entreprises) du Conseil régional LR. Cette démarche passe par un accompagnement des créateurs et des repreneurs en amont et en aval de la création ou de la reprise, par des formations et un suivi individualisé. La Région peut également financer des avances remboursables à taux 0, des garanties (PACTE – volet économique).
T. GUERIN de l’AIRDIE, association créée en 1996, a présenté l’ensemble des solutions de financement adaptées aux porteurs de projet individuels ne pouvant accéder seuls ou dans de bonnes conditions aux financements bancaires. L’AIRDIE est aujourd’hui un acteur majeur du financement des porteurs de projet individuels et des entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire. L’association a plusieurs possibilités d’interventions : financement direct sous forme de crédit ou prêt à taux 0% et / ou caution sur prêt bancaire.
En fin de matinée, deux autres anciens stagiaires BP REA, ont présenté leur parcours d’installation en insistant sur la capacité nécessaire à faire évoluer leur projet. V. CONNES s’est installé en viticulture à Baixas en cave coopérative en reprenant une partie des vignes de son père. Son projet initial était de mettre en place une activité secondaire d’accompagnement en montagne qui s’est transformée en une activité d’oenotourisme au sein de la cave coopérative pendant l’été. C. BACOU s’est installée en élevage ovins viandes à Illes avec un atelier arboricole et transformation (nectars, confitures..). Des problèmes de santé ont modifié l’évolution de son projet. Le dernier témoignage était celui de J.F. SUNE éleveur bovins en Cerdagne qui a présenté son parcours d’installation non aidé, sa pluriactivité et l’intérêt du service de remplacement porté par les JA dont il est responsable de la commission installation. Un débat très riche a permis aux futurs candidats à l’installation d’échanger sur toutes les difficultés qu’ils avaient rencontrés et comment ils avaient pu y faire face.
La matinée s’est achevée sous les platanes dans la cour du CFPPA, par un buffet convivial financé par les JA avec des produits du terroir préparé par la Ferme « Mas Terregalls » située à Err.
Nous les remercions chaleureusement ainsi que tous les intervenants qui grâce à leur témoignages riches en informations ont permis à nos stagiaires de mieux appréhender le parcours à l’installation.