Du lundi 26 mai au mercredi 28 mai 2025, les étudiants en BTSA MVAOE (*) ont choisi comme cadre de leur voyage d’étude un territoire proche mais très dépaysant.
Départ de Théza le lundi à 9 h. Arrêt pour faire le plein de provisions et direction ensuite le Capcir pour cette première journée.
Pique-nique sur les bords du lac de Matemale dans la haute-vallée de l’Aude et ensuite rendez-vous dans l’après-midi avec Ingrid VINCE à Rieutort. Elle pratique la pluriactivité. Elle a commencé à développer des productions sur une parcelle de 4000 m2 située en soulane . Après avoir modelé la pente et confectionné des terrasses, elle a planté des fruits rouges et des arbres fruitiers mais l’essentiel de son projet repose sur la culture de plantes médicinales de montagne en lien avec le PNR des Pyrénées Catalanes : plantation de jeunes plants d’arnica mais surtout multiplication et spécialisation dans une espèce, l’orpin rose (ou Rhodiola rosea), une espèce pas cultivée pour l’instant en France et dont les références sont peu nombreuses. Une rencontre intéressante et atypique en terme de production, dans le brouillard poussé par le vent local le carcanet .
Départ ensuite pour la vallée du Galbe et le refuge non gardée de la Jassette où nous allons passer la nuit au beau milieu de la forêt recouverte d’un épais brouillard persistant.
Mardi matin, changement radical de temps avec un ciel bien dégagé et une température bien fraîche. Petit déjeuner autour d’un feu pour se réchauffer avant l’arrivée des premiers rayons du soleil et préparation du pique-nique pour la randonnée dans la vallée du Galbe.
Découverte des paysages magnifiques de la vallée au fur et à mesure que l’on monte et détermination des espèces végétales de montagne qui débutent leur floraison (renoncule des glaciers, soldanelle des Alpes, gentianes, crocus, populage des marais, …). Nous poursuivons la randonnée jusqu’aux premiers névés vers 2000 m d’altitude avant de faire la pause méridienne.
Retour ensuite au refuge et départ pour le camping « Le petit Canada » pour poser les affaires et repartir sur un des sites les plus fréquentés et les plus réputés de la montagne catalane : le site des Bouillouses. Départ pour une nouvelle randonnée ensoleillée à plus de 2000 m d’altitude autour des lacs glaciaires avec en toile de fond le plus haut sommet du département, le pic Carlite qui culmine à 2921 m.
Puis repos bien mérité après cette journée sportive et nuit douillette dans des tiny houses.
Mercredi, dernière journée consacrée à la rencontre de 2 agriculteurs.
La première visite a lieu à la ferme du Dourmidou à Matemale avec Jean – Pierre Vergès, un des associés. Il pratique la polyculture-élevage dans ce territoire rude avec transformation et vente directe ou locale. Pommes de terre du Capcir, élevage et fromages de chèvres, production porcine plus la présence de gîtes. Nous avons observé le matériel utilisé pour la culture des pommes de terre avant de nous déplacer sur le plateau dans les parcelles mises récemment en culture. L’agriculteur a évoqué la problématique du cerf qui nécessite une mise en défend des champs et l’impact du dérèglement climatique sur leurs productions. Un témoignage intéressant qui met en évidence l’adaptation de l’agriculteur à l’évolution de son territoire.
Deuxième visite en basse Cerdagne dans le secteur de Bourg-Madame chez Xavier BLANCH, un ancien étudiant passé par Théza il y a 8 ans déjà. Il pratique également la polyculture-élevage avec une diversification importante (céréales, champs de fauche, élevage équin, poules, transformation des grains en farine, verger de pommiers, vente locale, projet de maraîchage diversifié et dé-saisonné par rapport à la plaine). Nous avons visité son verger de pommiers protégé par des filets anti-grêle et anti-insectes nécessaires dans cet environnement montagnard. Un autre modèle agricole et une approche de l’agriculture qui permettent de croiser les regards et de donner des idées à nos futurs diplômés.
Fin de journée et retour en plaine sous une chaleur lourde pour terminer ce voyage d’étude très enrichissant. Les étudiants ont pu appréhender les spécificités de l’agriculture en montagne, un territoire rude et exigeant où la pluriactivité et la diversification sont nécessaires pour augmenter la résilience des projets agricoles et permettre leur pérennité.