Le Paris de la mémoire

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Publié le : 12 mars 2017
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Rubrique(s) : LEGTA

Comment perpétuer la mémoire de la Retirada, de la déportation, des génocides – en particulier de la Shoah -, alors que les acteurs de ces évènements sont de moins en moins nombreux pour en témoigner ?

C’est à partir de cette problématique que la classe de 1ère S s’est mobilisée durant le deuxième trimestre pour mener à bien un projet proposé par le Mémorial de la Shoah de Paris et le Mémorial du Camp de Rivesaltes.

La classe a ainsi intégré le réseau des lieux de mémoire de la Shoah en France et participé à un séminaire national qui s’est tenu à Paris du 25 au 28 janvier 2017.

Manon Gaurenne, Axelle Laforêt, Manon Roque, Florian Bonnet, accompagnés par leurs professeur d’Histoire-Géographie (M. Angelats) et de Lettres (M. Pham), ont été les « ambassadeurs de la mémoire » chargés de représenter le Camp de Rivesaltes à Paris. Ils ont rencontré à cette occasion de nombreux élèves, venus de toute la France, chargés de représenter d’autres lieux de mémoire comme la Maison d’Izieu, le Camp des Milles, Drancy, le Camp du Struthof, etc. Quatorze lieux de mémoires ont ainsi été représentés.

Le programme de ce séminaire a été dense et enrichissant.

Malgré une arrivée tardive due à un retard technique du TGV, le groupe a été immédiatement immergé dans le travail : il s’agissait de reconstituer un parcours de vie marqué par l’engagement : celui de Friedel Bohny – Reiter, infirmière au service du secours suisse aux enfants du Camp de Rivesaltes de 1941 à 1942.

Chaque élève du lycée Garcia Lorca a intégré un groupe composé d’élèves venus de toute la France et a expliqué toute l’implication d’une femme humaniste, plus tard récompensée par le titre de « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé de nombreux enfants juifs.

La journée s’est achevée par la visite du Mémorial de la Shoah, situé en plein cœur du quartier du Marais.

Par la suite le groupe (coaché de main de maître par Agnès Sajaloli, directrice du Mémorial de Rivesaltes mais aussi metteuse en scène), a présenté l’histoire complexe du camp de Rivesaltes. Leur représentation théâtrale a été particulièrement remarquée et a fortement ému l’assistance (voir vidéo ci-dessous).

Les jours suivants ont été consacrés à la visite du site et du Mémorial de Drancy, et à des rencontres inoubliables avec d’anciens déportés.

Après avoir assisté à la projection du film « Un sac de billes », le groupe, accompagné par Françoise Roux du Mémorial de Rivesaltes, a eu la chance de rencontrer Joseph Joffo, personnage principal du film mais aussi écrivain renommé, auteur du roman éponyme (qui a inspiré ce film) et témoin émouvant d’une période terrible.

Un des moments forts du séjour a été la Cérémonie officielle commémorant la libération des camps. Cette cérémonie s’est déroulée dans la Crypte du Mémorial de la Shoah en présence de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui a remis le diplôme d’ « Ambassadeur de la mémoire de la Shoah » aux élèves.

Au même moment, les autres élèves de la classe de 1 S (Alexandre Bruyère, Maéva Baka, Baptiste Castejon, Romane Raspaud, Ismaël Dourneau, Emma Sourd, Fayssal Zérifi), restés en Roussillon, se sont rendus au Mémorial du Camp de Rivesaltes où ils ont rencontré et se sont entretenus avec Antonio Cordoba, enfant espagnol qui a été interné au camp d’Argelès puis de Rivesaltes en 1941.

Dans la soirée, le groupe de Paris a ravivé la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe en présence de hautes autorités civiles et militaires. Une minute de silence, suivie par la Marseillaise, a été respectée en mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la France.

La dernière matinée s’est déroulée au Panthéon sur les traces des « grands hommes et femmes de la République », à cette occasion les élèves ont rencontré Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay, ministre de l’Education nationale du Front populaire, fondateur du CNRS, créateur des classes de plein air et des sorties scolaires dans les musées, assassiné par la milice en 1944.

À l’issue de ce séjour parisien intense en émotions mais aussi en réflexions et en échanges de toutes natures, les élèves « ambassadeurs de la mémoire » sont retournés à leur quotidien, désormais conscients que la démocratie est fragile et que l’engagement n’est pas un vain mot, mais un défi permanent.

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