L’Archipel tour : une tournée organisée par le Théâtre de l’Archipel dans 5 lycées du département qui s’est achevée à Thèza le mercredi 9 janvier.
Acte 1 : seul en scène, Nicolas Oton a joué des extraits des carnets du sous-sol de Dostoïevski pour une cinquantaine d’élèves et d’étudiants, dans la salle polyvalente du lycée.
« Le récit se présente sous la forme du journal intime d’un narrateur amer, isolé, et anonyme. (…) C’est l’histoire d’un homme reclus sur lui-même qui se réfugie dans un sous-sol pour ne plus se confronter au monde. Il désespère de la vanité des hommes autant que de la sienne incommensurable. Il conspue l’humanité qui ne cherche qu’avancement, confond le rang pour l’esprit, et ne croit qu’en une seule vérité : l’argent. Il se déteste autant qu’il déteste les autres et n’arrive pas à trouver l’amour, et quand il le trouve, le rejette immédiatement pour faire bien, par pur intellectualisme, pour faire comme dans les livres.
Cet homme nous renvoie à nous-mêmes, il nous parle de son sous terrain qu’est sa conscience accrue pour parler de l’humanité.
C’est le grand frère de Jean-Baptiste Clamence, le juge pénitent de La chute de Camus.
C’est le premier antihéros de la littérature moderne.
Acariâtre et méchant, intelligent, et ridicule, il arrive pourtant à nous séduire.
L’essentiel est là pour l’acteur que je suis : plaire en déplaisant, séduire en énervant.
C’est un régal de dire autant de saletés et de méchancetés avec tant d’intelligence.
Venez écouter les tourments de cet homme malade, venez le voir les exhiber, les cracher, pour en tirer le plus salvateur des plaisirs : la découverte ou la redécouverte de l’un des plus grands auteur de tous les temps. »
Nicolas Oton
Moment intimiste, vécu avec concentration et écoute par ces jeunes qui ont été très enthousiastes lors de l’échange qui a suivi la représentation.
Acte 2 : le mercredi 16 janvier, Brice Carayol et Nicolas Oton ont mené deux ateliers avec les mêmes jeunes, les entrainant dans une dynamique d’engagement physique, corporel et sensoriel, jusqu’à l’improvisation guidée.
Préquel, ou antépisode de cet événement majeur pour notre lycée, nos élèves et étudiants avaient eu la chance de pouvoir assister, en octobre, à la pièce mise en scène par Nicolas Oton, Crime et Châtiment d’après le roman de Fédor Dostoïevski, au Théâtre de l’archipel.
« Les gens ordinaires doivent vivre dans l’obéissance et n’ont pas le droit d’enfreindre la loi, pour cette raison, que, voyez-vous ce sont des gens ordinaires. Par contre, les gens extraordinaires, ils ont le droit de commettre tous les crimes possibles et d’enfreindre la loi comme ça leur chante, justement parce qu’ils sont extraordinaires.
Où donc ai-je lu qu’un condamné à mort, une heure avant sa mort, raconte ou pense que s’il lui arrivait de vivre quelque part sur une hauteur, sur un rocher, et sur une terrasse si petite qu’il y aurait à peine la place d’y mettre ses deux pieds – alors qu’autour, ce serait des abîmes, l’océan, les ténèbres éternelles, la solitude éternelle, la tempête éternelle – et de rester comme ça, debout, sur un archine de surface, pendant toute sa vie, mille ans, l’éternité – eh bien, ce serait mieux, de vivre comme ça, plutôt que de mourir dans une heure ! Oui, tout, mais vivre, vivre, vivre ! N’importe comment, vivre, vivre ! Ça c’est une vérité ! Mon dieu, quelle vérité ! »
Extrait du roman Crime et châtiment de Fedor Dostoïevski.
« Pour l’œuvre majeure de Dostoïevski, la compagnie Machine Théâtre revient au travail de troupe dont la mise en scène très visuelle est celle d’un conte moderne. Les personnages misérables et la douleur psychologique du héros trouvent des résonances avec le monde d’aujourd’hui où les nihilismes se développent.
Co-produite par l’Archipel et créée à Perpignan, la nouvelle pièce du collectif montpelliérain met en scène l’outrance des personnages et des situations sortis du vécu et de l’imagination du dramaturge russe. Vagabonds, ivrognes, anarchistes, parricides et épileptiques habitent cette « nef des fous » aux comportements incompréhensibles. »
Extrait du site du Théâtre de l’archipel.
Épilogue
Une cohérence théâtrale territoriale, un partenariat avec les salles du département, qui s’achèvera cette année par la représentation du cabaret de l’atelier théâtre à Alénya, aux caves Ecoiffier, le mercredi 15 mai 2019 à 20 h, avec de véritables conditions de spectacle :
Parce que moi aussi je suis un être humain…et autres sketches, cabaret improbable d’après Hanokh Levin.
Les 10 jeunes de l’atelier théâtre du lycée joueront et chanteront, mis en scène par Paul Tilmont de la Compagnie Troupuscule théâtre, une première fois à Alénya et,
parachevant ce travail dramaturgique et de direction d’acteurs.trices de deux années scolaires, ces jeunes joueront également Parce que moi aussi je suis un être humain…et autres sketches, cabaret improbable au lycée agricole de Thèza le jeudi 23 mai, lors de la soirée organisée par l’ALESA.
Ce projet de pratiques théâtrales, en atelier pour toutes et tous et en cours pour les BTSa 1ère année (2 jours de stage en début d’année) bénéficie d’un financement de la DRAC et de la DRAAF pour l’engagement de Mariana Lézin et Paul Tilmont de Troupuscule théâtre.