Depuis le printemps 2017, Anne Marie et Marie Odile deux formatrices du CFPPA, accueillent deux fois par an des travailleurs d’ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) et d’EA (Entreprise Adaptée) du département pour la mise en place de jury de reconnaissance de compétences.
Sensibilisées à l’accompagnement des personnes en situation d’handicap et persuadées que la reconnaissance est le moteur de « la mise en route des gens » …, elles ont souhaitées être formées « Jury valideur » pour le Ministère de l’Agriculture et de l’ Alimentation.
Il s’agit de reconnaître et valider les compétences professionnelles des travailleurs handicapés, au regard du référentiel de diplômes de l’enseignement agricole (CAPa « Ouvrier en productions horticoles» et CAPa «Ouvrier en travaux paysager». L’objectif est bien sur la valorisation des personnes en situation d’ handicap.
Savoir dire à une personne «Bravo, tu as fait du super boulot !» va lui permettra d’aborder chaque nouvelle tâche avec plaisir et efficacité. De ce «salaire émotionnel» naît la véritable motivation.
Cette reconnaissance officielle s’appuie sur le dispositif « Différent & Compétent » né en Bretagne en 2001 et qui depuis a essaimé dans toute la France et notamment dans notre région. Il s’agissait pour ces ESAT pionniers de promouvoir la reconnaissance des compétences des travailleurs handicapés et la professionnalisation des équipes d’encadrement. Dans notre région, l’ARESAT Languedoc-Roussillon a validé l’adhésion au sein du réseau et s’est engagé à diffuser le dispositif en région.
« Différent & Compétent » est un dispositif bienveillant, positif, constructif, où l’usager reste au cœur des préoccupations, dans une quête de valoriser leur savoir-faire.
Néanmoins ce dispositif ne bénéficie pas seulement aux travailleurs handicapés. Cette dynamique influe aussi sur l’ensemble des établissements ESAT et/ou EA qui renforcent ainsi leur « organisation apprenante », leur maillage partenarial et le partenariat avec le CFPPA acteur clé de la formation professionnelle sur notre territoire.
« Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils pourraient être et vous aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être » Goethe
Neuf étapes fondent le parcours du candidat vers la Reconnaissance des acquis de l’expérience :
1 – Décision personnelle
Ce parcours est individuel puisqu’il respecte la temporalité de chacun des travailleurs handicapés, mais il s’articule dans une dynamique collective au sein de l’ESAT ou de l’EA (engagement de la structure, formation action des moniteurs..).
L’appropriation du dispositif « Différent &Compétent » par les personnes accompagnées commence par la prise en compte de leur désir d’apprendre, de leur souhait de progresser et d’être reconnues…
2. La fiche d’engagement.
Elle officialise le début de l’aventure, formalise l’engagement du candidat, du moniteur et de la direction. C’est un temps fort du dispositif. La signature de la fiche d’engagement déclenche la mise en place de la RAE.
3. Le choix du référentiel du diplôme
Élément constitutif de l’identité professionnelle, ce choix s’effectue dans la palette des 20 référentiels aujourd’hui déclinés (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation / Ministère de l’Education Nationale), en lien avec l’activité de l’atelier et les aspirations de la personne.
4. Le positionnement du candidat sur le référentiel métier.
Il s’établit en deux temps : la compréhension du référentiel et la capacité à s’évaluer. Le positionnement est un espace rassurant. Cette phase, espace de paroles et d’échanges avec son moniteur, permet au travailleur de parler de ses acquis, reconnaître ses compétences.
5. Le dossier de preuve.
Il s’agit pour le travailleur d’apporter la preuve et de préparer son argumentaire qu’il soutiendra lors de l’entretien de validation. Ce dossier réalisé avec le moniteur respecte l’expression de la personne. Autant que faire se peut, il est écrit par la personne mais peut aussi être recopié par un tiers.
6. La validation – Le jury.
L’entretien de valorisation se déroule au CFPPA. C’est une étape clé de ce parcours de reconnaissance. Il est souvent une grande source d’inquiétude pour les travailleurs car réalisé en dehors de la structure de travail.
Les formatrices accueillent alors les candidats et leurs moniteurs en privilégiant un accueil chaleureux, calme, bien identifié et sécurisant.
Le jury est constitué d’un(e) représentant(e)s de l’entreprise, d’Anne Marie et Marie Odile représentantes de l’organisme certificateur et du moniteur qui est là pour rassurer le candidat.
Le candidat va ainsi lors de cet entretien montrer ou expliquer son activité, en s’entretenant avec le jury valideur pendant 1h ; le jury fera émerger les compétences par la démonstration ou à travers les échanges par rapport aux attendus des référentiels métiers. Le moniteur qui est présent, rassure, reformule au besoin.
Le jury va ainsi reconnaitre les compétences présentées
7. Simulation du jury.
Le moniteur va aider le candidat à se construire une représentation du moment de l’entretien avec les valideurs. Il va l’aider à caler progressivement sa posture pour mieux gérer la charge émotionnelle que représente le passage devant le jury.
8. Les mises en perspectives.
L’important, une fois l’attestation obtenue, c’est la mise en perspective et la projection dans l’avenir : la montée en compétences, l’amélioration de l’autonomie, l’opportunité d’accéder à un autre poste…. Ce temps inscrit la reconnaissance de compétences dans une dimension de parcours.
Une attestation est délivrée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
9. La cérémonie de remise des attestations de reconnaissance des acquis de l’expérience.
Cette cérémonie, moment très riche en émotion de ce parcours pour les travailleurs, se déroule au Corum à Montpellier avec l’ensemble des acteurs régionaux : familles, entreprises, jurys valideurs, politiques, professionnels, financiers…
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