A l’automne 2008, le lycée Federico Garcia Lorca de Théza a répondu à un appel à projet émanant du Mémorial de la Shoah dans le cadre d’un programme national initié et financé par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Ce projet a amené les élèves de Terminale STAV (Science et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) à prendre conscience de toute l’ampleur d’une réalité historique sans précédent dans l’histoire : l’extermination des juifs et des populations jugées «~indésirables~» par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Le voyage à Auschwitz a été l’aboutissement d’un projet pédagogique pluridisciplinaire qui s’est déroulé en plusieurs étapes : visite du camp de Rivesaltes, du Mémorial de la Shoah et enfin Auschwitz.
Un des objectifs de ce projet était de faire comprendre aux élèves que, derrière les chiffres de la déportation, il y a des vies, des visages : les élèves ont ainsi retracé le parcours de certains des 238 enfants qui ont quitté le camp de Rivesaltes à l’été 1942 pour Drancy puis Auschwitz – Birkenau où ils ont été exterminés.
L’immersion dans l’horreur concentrationnaire s’est faite par le parcours des lieux du massacre, mais aussi par la rencontre avec un homme, Robert MARCAULT, un des derniers rescapés, déporté à Auschwitz avec sa famille à 15 ans et qui devint en quelques minutes non seulement un transmetteur d’Histoire, d’émotion mais surtout d’humanité.
Les élèves de T°STAV, profondément touchés par le témoignage de cet homme, ont tenu à faire partager leur expérience à leurs camarades du lycée et l’ensemble du personnel. Il avait 15 ans lors de sa déportation, à peu près le même âge que ces lycéens…
C’est ainsi qu’est née l’idée d’une conférence en présence de M. Marcault, accompagné de son épouse.
Pourtant très sollicité aux quatre coins du monde, l’ancien déporté a tenu à répondre présent à la demande enthousiaste des jeunes. « Mon devoir est de transmettre aux nouvelles générations, on ne doit surtout pas oublier. »
Suite à la lecture d’un texte retraçant sa déportation, l’horreur de sa détention, les marches de la mort,
M. Marcault a répondu, avec une certaine retenue, aux questions des lycéens visiblement émus : « Je ne peux pas tout dire, dans certaines situations les mots ne suffisent pas… »
Tout le monde a étudié l’Histoire de la Shoah, certains ont lu « Le journal d’Anne Franck », « Si c’est un homme » de Primo Levi, en cours de français. Ce témoignage est non seulement « historique » mais aussi une formidable chance pour des lycéens qui pourront à leur tour transmettre le message de Robert Marcault.