L’enseignement agricole a pour mission de participer au développement et à l’innovation agricole. Au sein des groupements d’intérêt économique et environnemental, des agriculteurs font évoluer leurs pratiques vers l’agro-écologie. Une trentaine d’établissements d’enseignement ont déjà saisi cette opportunité pour renforcer leurs liens avec les professionnels et les territoires.
Un GIEE sur six travaille avec un lycée, un CFPPA ou une exploitation de l’enseignement agricole
Quelques établissements avaient répondu présents en 2013 lors du lancement des premiers groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE). L’implication de l’enseignement agricole dans ces projets fédérateurs se développe maintenant au rythme des appels à projet lancés chaque année en région. Aujourd’hui près de trente deux établissements participent à une cinquantaine de GIEE. Dans le cadre de ces projets, ils travaillent avec des céréaliers, des éleveurs, des maraîchers ou des arboriculteurs engagés dans la transition agro-écologique. Les partenaires impliqués dans l’accompagnement de ces collectifs sont nombreux. On y retrouve des associations de développement, des coopératives, des centres d’étude technique agricole ou des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural.
Plus de 5.000 agriculteurs participent à ces groupes de développement initiés par la loi d’avenir pour l’agriculture (Photo : ©Xavier Remongin/Min.agri.fr)
Une démarche en phase avec les missions confiées aux établissements
La participation des établissements de l’enseignement agricole aux GIEE est logique au regard des missions qui leur ont été confiées. Ils participent grâce à ces projets à la recherche et la mise en place de techniques agro-écologiques innovantes sur leurs exploitations agricoles. Ils ont accès à des réseaux d’information et d’échanges. Ce travail avec des agriculteurs et leurs conseillers les place au cœur du développement agricole. Les approches sont pratiques et tournées vers l’opérationnel. Les GIEE fournissent des supports pédagogiques très riches pour les élèves, les apprentis et les professionnels en formation. Ils sont aussi l’occasion de développer de nouveaux partenariats qui contribuent à la reconnaissance de l’établissement comme un acteur de l’animation et du développement des territoires.
Travailler ensemble pour innover et former
Les GIEE mobilisent en premier lieu les exploitations agricoles des établissements. Elles sont pour la plupart membres des collectifs. Au lycée agricole de Nevers, le directeur de l’exploitation participe aux ateliers de co-innovation organisés par le GIEE COPERNIC. A Perpignan, l’exploitation de Rivesaltes en agriculture biologique sert de référence technique au GIEE « Pour la diversité des approches en agrosystème viticole ». Les membres du GIEE AGROFOREVRI ont invité l’exploitation de la Faye Saint-Yrieix à témoigner sur son projet de plantation agroforestière.
L’exploitation de l’établissement de Perpignan sert de référence technique en viticulture biologique (Photo : ©EPLEFPA Perpignan Roussillon)
Les directeurs de centre de formation et les enseignants sont aussi associés. Des liens sont établis avec les enseignements dispensés. Des conseillers de chambres d’agriculture interviennent en classe ou sur le terrain. Dans le cadre du GIEE Agriculture porteuse d’avenir dans le Barrois, des élèves de bac professionnel CGEA ont réalisé un diagnostic agro-écologique sur la ferme du lycée de Chaumont. En Martinique, le CFPPA de Croix Rivail prévoit de travailler sur la formation des agriculteurs qui valorisent des productions traditionnelles sur les marchés de proximité. Les établissements organisent aussi des visites techniques et des journées grand public pour communiquer sur les actions des GIEE.
Des implications multiples répondant aux besoins de chacun
De nombreux établissements de l’enseignement agricole avaient déjà développé des partenariats techniques et pédagogiques au niveau local ou régional. La mise en place des GIEE les a renforcées et mis en lien avec le projet agro-écologique pour la France. Certains établissements sont associés dès la constitution du GIEE. Il arrive aussi qu’ils interviennent en cours de projet pour assurer la diffusion des résultats ou adapter l’offre de formation à de nouveaux besoins. Afin de mieux comprendre les modalités et l’intérêt de ces partenariats, la Bergerie nationale de Rambouillet a réalisé fin 2016 un état des lieux de l’implication de l’enseignement agricole dans les GIEE.
Principales thématiques des GIEE auxquels l’enseignement agricole participe
- Conservation des sols
- Autonomie des systèmes de production
- Gestion sanitaire des troupeaux et alternatives aux antibiotiques
- Diversification des assolements
- Agriculture biologique
- Agroforesterie
- Gestion des bio-agresseurs et réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires
Pour en savoir plus contacter :
Jean-Xavier Saint-Guily, Chargé de mission, CEZ Bergerie nationale – Département 3DFI
Jean-xavier.saint-guily@educagri.fr – 01 61 08 68 92
Réalisation : Jean-Xavier Saint-Guily, Département 3DFI, Bergerie nationale, décembre 2016.
Crédits photos : ©Xavier Remongin/Min.agri.fr et ©EPLEFPA Perpignan Roussillon